Battle of Bottles : Boisson vs Coche (1/5).

Organiser une dégustation comparative est toujours très instructif, surtout quand les protagonistes désignés sont d’une part un domaine mondialement connu, Coche-Dury, dont les vins font s’affoler les porte-monnaie (sauf les quelques chanceux allocataires), et d’autre part un outsider sur la pente ascendante, la famille Boisson, qui pourrait renverser le Goliath de Meursault. Alors, en comparant ce qui est comparable, autour d’une bonne table, 9 amoureux du vin vont pouvoir découvrir (Coche est une première pour tout le monde), apprécier et mettre en parallèle des grands domaines, dans de petites appellations. Round one, fight !

Acte I : Le Bourgogne Aligoté 2009 

A ma droite Anne Boisson, à ma gauche Raphael Coche. Après une petite introduction, je sers deux verres pour chacun, en semi-aveugle, c'est-à-dire que l’on sait ce qu’on déguste, mais on ne sait pas dans quel verre. En guise d’apéritif, petits bagnats poulet curry, brochettes de mozzarella et deux aligotés bien nés.

Ceux qui comme moi sont habitués au domaine Boisson, l’aligoté d’Anne sera vite démasqué. Pour les autres, c’est une entrée en matière remarquée. Les deux vins sont excellents et chantent sur le curry. Frais et tendu, le style de la cuvée Boisson est intéressant, mais l’assemblée aura une préférence pour l’aligoté de Coche-Dury, dont la longueur en bouche marque les esprits. Sans  influence des étiquettes, savamment masquées par mes soins, tout le monde met le

doigt sur Coche-Dury.

Il y a effectivement, et c’est très perceptible, un supplément d’équilibre et de rondeur chez la cuvée de Coche. La robe, aux reflets plus pâles que celui de Boisson, le nez, subtilement aromatisé de petites fleurs blanches, la bouche, minérale et juteuse, tout dans ce vin démontre un élevage net et sans bavure. Un modèle d’aligoté qui met tout le monde d’accord. Sans démériter, loin de là, le Boisson est cependant un cran en dessous. Donc, hormis les considérations de prix, avantage Coche-Dury.